Cinéphile m'était conté ...

Initiation au cinéma de Fons Rademakers.

La danse du héron (De dans van de reiger), Fons Rademakers, 1966

Un couple en villégiature à Dubrovnik. Elle nage, il fait des réussites. Etrange film existentialiste qui traite de la routine d'un mariage qui part à vau-l'eau. On penserait à Antonioni ou à Bergman, s'l n'y avait un humour noir et un certain sens de l'absurde sans doute dus à la pièce initiale du belge Hugo Claus, également coscénariste. Le couple est interprété par les excellents Jean Desailly et Gunnel Lindblom, qui s'insèrent parfaitement dans ce film néerlandais. Fons Rademakers, le réalisateur a été assistant de Renoir, notamment, avant de tourner de nombreuses adaptations littéraires dont L'attentat, d'après Harry Mulisch, qui lui valut un Oscar.

A cause des chats (Because of the Cats), Fons Rademakers, 1973

Un groupe de jeunes gens cambriolent et violent à Amsterdam. Un inspecteur est sur la piste. Produit typique du cinéma des années 70 qui préfigure assez bien le cinéma de Verhoeven et de Haneke. En moins clinique que ce dernier, toutefois, dans une vision plus "humaine" des exactions de fils et de filles de famille. Rademakers, une fois encore épaulé au scénario par Hugo Claus, s'intéresse au moins au suspense qu'à une analyse sociologique, dans une société qui trouve dans le nihilisme et la violence une alternative au capitalisme et au communisme. Belle apparition de Sylvia Kristel, un an avant de tourner Emmanuelle.

Mira, Fons Rademakers, 1971

Au début du XXe siècle, un petit village flamand tente de s'opposer à la construction d'un pont sur l'Escaut. Cette adaptation d'un roman belge ne manque pas d'attraits de par sa reconstitution historique et sa narration enlevée. Le scénario (toujours signé Hugo Claus) abandonne cependant son intrigue principale au profit du personnage de Mira, une sauvageonne qui ressemble plutôt à un caractère des années 70. Rien à redire sur l'interprétation ni sur la mise en scène, Rademakers adaptant son style à chacun de ses films avec un talent certain. Le film marqua à son époque le début de la renaissance du cinéma néerlandais.