Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Butin de vieux films (Mai/1)

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Achtung banditi, Carlo Lizzani, 1951

Le premier long-métrage de Carlo Lizzani est un film de partisans, honnête et correctement réalisé. Son principal défaut réside en une action éclatée et parfois confuse, avec la tentation de ne pas s'en tenir à la lutte de la Résistance mais aussi de montrer des aspects sociaux. Bonne intention mais assez mal retranscrite. Certaines scènes de fusillades sont cependant spectaculaires et la deuxième partie du film, moins bavarde que la première, lui redonne une certaine cohérence. L'affiche d'Achtung banditi met en avant Gina Lollobrigida mais son rôle est plutôt mineur et son personnage semble n'avoir été construit que pour donner une touche féminine. Réalisé avec l'aide du parti communiste, le film fut mal accueilli par les autorités italiennes de l'époque, celles-ci y voyant une oeuvre de propagande.

 

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Rendez-vous avec une inconnue (Randevou me mia agnosti), Vasilis Georgiadis, 1968

La femme d'un procureur s'ennuie dans sa grande maison isolée. Elle rencontre un peintre qui vit à l'écart du monde. Une variation grecque de Madame Bovary, du moins dans ses prémices. Le film appartient à l'époque la plus florissante du cinéma hellène, avec son noir et blanc très élégant et son scénario prévisible, d'une grande noirceur. Le ton mélodramatique et moraliste est compensé par l'excellence de jeu d'Elena Nathanail, star du cinéma grec, à la beauté sauvage et inquiétante. Elle avait le visage pour jouer les tragédiennes, sans l'ombre d'un doute.

 

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Un colt est mon passeport (Koruto wa ore no pasupoto), Takashi Nomura, 1967

Un tueur à gages et son acolyte sont poursuivis par deux gangs de yakuzas. C'est l'un des films emblématiques du studio Nikkatsu. noir à l'américaine mais aussi ironique à la française, quasi melvillien même, sans oublier un touche de western spaghetti, et pas seulement pour l'harmonica. La réalisation est solide, l'interprétation de Jô Shishido carrée avec des implants dans les joues qui le font ressembler à un gros bébé. Mais impitoyable et flegmatique, le nourrisson, et avec un code d'honneur s'il vous plait. Plutôt que de pointer les incohérences du scénario et sa crédibilité, mieux vaut apprécier le côté imperturbable de la chose et son final pyrotechnique.

 

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Les quadrilles multicolores (Die Buntkarierten), Kurt Maetzig, 1949

Le cinéma de la DEFA (RDA) est passionnant et il ne faut pas surtout croire que l'on n'y trouve que de vils ouvrages de propagande. Et encore moins chez Kurt Maetzig, le meilleur des cinéastes est-allemands. Die Buntkarierten raconte 70 ans de condition ouvrière à Berlin, de génération en génération, de la Prusse à Hitler. Malgré les sauts temporels, le film réussit à garder sa clarté narrative dans une construction simple et limpide. La collusion des grands industriels avec les gouvernements allemands successifs et, par conséquent, l'intérêt de faire la guerre s'oppose à la vie du peuple, qui ne demande qu'à vivre en paix. La leçon est parfois un tantinet trop démonstrative mais le film est plutôt plus subtil que les films anti-rouges américains de ces années-là. Die Buntkarierten fut le premier film est-allemand à être sélectionné pour le festival de Cannes, en 1949.

 

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Mon grand (So big), Robert Wise, 1953

Déjà adapté 20 ans plus tôt par William Wellman, avec Barbara Stanwyck et Bette Davis, So big est cette fois dominé par la qualité de l'interprétation de Jane Wyman. Le film appartient à cette catégorie d'oeuvres américaines sentencieuses avec une narration qui s'étend sur de longues années. Le but est de trouver le sens de la vie à travers un récit mélodramatique. On est parfois ému par les sacrifices consentis par cette femme courageuse pour l'avenir de son fils mais tout est tellement convenu et sirupeux ! Robert Wise n'a pas tourné que des chefs d'oeuvre mais So big, passablement oublié aujourd'hui, figure parmi ses films les moins mémorables.

 

 



08/05/2017
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