Butin de vieux films (Octobre/1)
Un aller simple, José Giovanni, 1971
Après un casse raté, un truand se retrouve à l'hôpital, d'où il s'échappe. Poursuivi par la police, il part en cavale. Cette série noire pas spécialement originale a été tournée en Belgique. On en apprécie le caractère nihiliste et sombre mais la mayonnaise a du mal à prendre ralentie parfois par des dialogues sans grand intérêt. L'un des points faibles est constitué par l'interprétation, notamment celles de Jean-Claude Bouillon (sans charisme) et de Nicoletta (désespérante). A nuancer toutefois pour les rôles secondaires, souvent bien joués (Rufus, Maurice Garrel, Giancarlo Giannini, Ottavia Picolo). Le meilleur est pour la fin, inattendue et proche d'un plaidoyer contre la peine capitale.
Lénine en octobre (Lenin v oktiabre), Mikhaïl Romm, 1937
Automne 1917. Lénine revient clandestinement à Petrograd pour préparer un coup d’état. Commandé par Staline pour célébrer le 20ème anniversaire de la Révolution, le film s'attache à montrer Lénine sous les traits d'un homme comme les autres, petit et chauve, mais entièrement dédié à sa tâche et courageux, cela va sans dire. Le film alterne les scènes où le révolutionnaire se cache dans un appartement, menacé par un éventuel attentat, et les discussions au sein du gouvernement provisoire de Kerenski. On y voit aussi Lénine condamner la déviance idéologique de Trotski et consorts. Parfois confus et pas très spectaculaire, Lénine en octobre reste un document important, non sur le déroulement des événements d'octobre mais sur leur vision, 20 ans plus tard, au plus fort de l'autocratisme de Staline et quelques mois avant les purges qui condamnèrent plusieurs protagonistes importants de 17 : Boukharine, Rykov et Iagoda.
La sueur sur la peau (Amok), Dimos Dimopoulos, 1963
Dix femmes s'évadent d'une prison et sur se réfugient sur une île censée être déserte mais où des allemands recherchent un trésor de guerre enterré. Et le trésor en question vient du pillage des biens juifs pendant la guerre. Il y a une juive parmi les évadées et un ancien nazi parmi les aventuriers. C'est le premier film grec à rappeler le passé douloureux du pays mais ce n'est pas la raison pour laquelle il a eu à subir les foudres de la censure : nudité et violence extrême en sont la cause. Même avec le passage du temps, le film reste très ambigu entre exploitation érotique et féminisme. Ce qu'on ne peut lui enlever, ce sont ses qualités esthétiques (beau noir et blanc) et sa concision dans l'art du suspense. Amok est peu à peu tombé dans l'oubli ainsi que son réalisateur, Dimos Dimopoulos, auteur de près de 50 films.
Le gendarme à cheval (Il carabiniere a cavallo), Carlo Lizzani, 1961
Un gendarme se fait voler son cheval la veille de son mariage. Il passe la journée suivante à le chercher, avec sa promise. Ettore Scola est coscénariste et assistant de Carlo Lizzani, prolifique réalisateur de films d'un intérêt divers. Celui-ci part d'une idée simple et enchaîne les gags et les situations incongrues avec une certaine bonne humeur. La méchanceté de la comédie italienne n'est pas encore de mise dans ce film agréable à regarder et très bien rythmé qui se déroule dans plusieurs quartiers de Rome et dans la campagne environnante. Nino Manfredi est impeccable en jeune marié dépassé par les événements.
L'évasion d'une condamnée à mort (Onna shikeishû no datsugoku), Nobuo Nakagawa, 1960
Kyoko se dispute avec son père au sujet de l'homme qu'elle veut épouser et dont elle porte l'enfant. Elle est la coupable idéale après l'empoisonnement mortel de son géniteur. Réalisé par un cinéaste davantage connu pour ses films d'horreur, L'évasion d'une condamnée à mort est un polar anodin assez mal interprété. D'une courte durée, il trouve le moyen de paraître long (les scènes de prison) avant de délivrer un suspense relatif qui prend fin après un coup de théâtre prévisible dans un dénouement fort expéditif. C'est maigre comme butin.
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