Cinéphile m'était conté ...

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Brassée de vieux films (Juillet/1)

Randonnée avec la lune (Vandring med månen), Hasse Ekman, 1945

Un garçon de 19 ans fuit le domicile paternel et erre sous la lune. Il rencontre une jeune actrice qui le suit dans ses pérégrinations. Étrange comédie romantique de Hasse Ekman (La fille aux jacinthes) qui semble, à l'instar de ses deux héros, ne pas avoir de direction précise. Il y est question de la guerre, qui fait rage au-delà des frontières suédoises, et d'une philosophie de la vie, plutôt hédoniste. Avec aussi des scènes de burlesque et de thriller et l'apparition de personnages inquiétants. L'acteur principal, Alf Kjellin, est assez mou et ne fait pas le poids face à Eva Henning, épouse du réalisateur dans la vie.

 

Jeunesse délinquante (Violent Playground), Basil Dearden, 1958

Un policier passe contre son gré des affaires criminelles à la délinquance juvénile. Il n'en surveille pas moins un garçon susceptible d'être un pyromane en série. Un film très solide de Basil Dearden qui ressemble à une réponse aux films américains de l'époque du type Graine de violence. Jeunesse délinquante mêle habilement fond social, suspense haletant et même discrète romance amoureuse. Le côté réaliste du film est augmenté par le choix de tourner dans divers lieux de Liverpool. A noter que le rock'n'roll est présenté comme très pernicieux pour la jeunesse. L'épisode de la prise d'otages d'une école est traité de manière très efficace sans ajouts mélodramatiques. Stanley Baker, toujours impeccable, trouve du fil à retordre avec la jolie et excellente Anne Heywood.

 

Je ne voulais pas être un nazi (Kirmes), Wolfgang Staudte, 1960

Lors d'une kermesse, le corps d'un soldat allemand est retrouvé. Tout le village sait de qui il s'agit. Une dizaine de minutes en 1960 et puis un flashback de 15 ans, qui occupe le reste du film. L'introduction est nécessaire car elle permet de voir que plusieurs personnages sont toujours présents, en particulier le curé et le maire, nazi notoire durant la guerre. Wolfgang Staudte, qui a souvent pointé du doigt le déni collectif allemand, le suggère ici sans avoir besoin d'insister, tout en montrant que la nouvelle génération n'en a que faire. Bien que la majeure partie du film se passe avant la fin de la guerre, et se voit comme un bon suspense, c'est bien son préambule qui reste en mémoire, lequel aurait peut-être pu être complété par des scènes contemporaines supplémentaires avant le dénouement. Mais il y a aussi de la puissance dans ces non-dits et une volonté de ne pas trop raviver le sentiment de culpabilité du peuple allemand.

 



01/07/2022
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