Cinéphile m'était conté ...

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Brassée de vieux films (Juin/2)

Les petites du quai aux fleurs, Marc Allégret, 1944

Un vieux libraire a élevé seul ses 4 filles qui désormais sont principalement préoccupées par leurs aventures sentimentales. Le dernier des 5 films tournés par Marc Allégret sous l'Occupation est sorti seulement quelques jours avant la Libération de Paris. S'il marque les grands débuts de Gérard Philipe (médiocre) et la fin de carrière de René Lefaur (excellent), il charme surtout par la vivacité de ses jeunes interprètes : Odette Joyeux (un peu âgée pour jouer une fille de 16 ans), Danièle Delorme, Colette Richard et Simone Sylvestre, ces deux dernières n'ayant jamais connu le succès dans leur courte carrière. Mais c'est bien le personnage de Bernard Blier (parfait) qui donne ce petit goût d'amertume à un film qui paraîtrait sans cela convenu, en dépit de la photographie remarquable de Henri Alekan.

 

Secrets, Pierre Blanchar, 1943

Dans une grande demeure provençale, le précepteur du petit Pitou trouble toute une famille. Il tourne la tête de Marie-Thérèse, la maitresse de maison, et fait soupirer la jeune Claire. Pierre Blanchar ne sera passé que deux fois à la réalisation, sous l'Occupation, avec des adaptations de Balzac et de  Tourgueniev. Dans Secrets, il ne s'octroie qu'un rôle secondaire dans lequel il apparait moins rigide qu'à l'ordinaire. L'histoire, assez pauvre, est traitée de façon mièvre, hormis une séquence onirique, qui confine au grotesque avant que tout ne rendre dans l'ordre, conformément à la morale. Un bon point quand même pour les interprétations de Marie Déa, Jacques Dumesnil (qui ne mérite pas l'oubli dans lequel il est tombé) et Marguerite Moreno.

 

Une vie de chien, Maurice Cammage, 1943

C'est un film complètement idiot et dont la forme, fruste, rappelle les années 30 mais dont l'énergie et la folie finissent par devenir communicatives. Fernandel, sans en faire trop, est irrésistible, qu'il soit déguisé en veuve ou qu'il pousse la chansonnette. L'histoire de ce professeur de pensionnat de jeunes filles amoureux de la femme du directeur, et plus encore lorsque ce dernier est réincarné en chien, est un prétexte pour tirer la quintessence méridionale de sa vedette, imperturbable même dans la pire des gaudrioles. On imagine assez bien les spectateurs de 1943 oubliant les viscissitudes de la vie quotidienne devant l'avant-dernier film de Maurice Cammage, qui mourra à 40 ans, en 1946.

 



18/06/2022
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