Biarritz côté latino (1)
Le 23e festival Biarritz Amérique latine est ouvert. Du cinéma, de la musique (concert d'Agnès Jaoui demain), des expos, de la littérature ... L'un des points névralgiques est le Village, où l'on peut boire et manger, acheter des produits, admirer des photos de Maria Felix (j'y reviendrai un autre jour) et, enfin, écouter de la musique et danser une partie de la nuit (pas pour moi, évidemment. Trop vieux et pas le coeur à cela). Ceci dit, de ma chambre, j'entends les rouleaux de l'Atlantique et des mariachis.
Il pleuvait sur Biarritz. La queue pour le film d'ouverture était gigantesque. Les discours longuets. Le court-métrage passable. Et enfin, voici Relatos Salvajes, le film qui a fait se gondoler Cannes en mai dernier et qui triomphe au Box Office argentin. Il ne sortira que le 14 janvier 2015 sur les écrans français sous le titre Les nouveaux sauvages. Et c'est un chef d'oeuvre !
La mode du film à sketches est passé depuis longtemps. Le genre ne souffre pas la médiocrité, l'écriture doit être soignée, l'unité conservée, la mise en scène acérée. Depuis Les monstres de Risi, un modèle, RAS dans ce domaine. Les nouveaux sauvages, véritable grenade dégoupillée d'humour noir, relève le gant de façon hyper brillante. Un thème commun aux différents segments : la vengeance. Violente, cynique, désespérée. Et incroyablement drôle. Le film de Damian Szafron, ce sont des montagnes russes vertigineuses, des histoires dingues qui font ressortir ce qu'il y a de plus bestial en l'homme. Tellement horrible que cela en devient hilarant. Pas un sketch qui fait baisser la tension, tout est de niveau égal. Mieux, le dernier, une noce qui vire au naufrage, rayon hallali, est le meilleur, le plus gonflé, le plus fou. Ricardo Darin et ses petits camarades sont tout bonnement exceptionnels au diapason de scenarii méchants et jubilatoires. Film culte, d'ores et déjà.
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