Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Aux Arcs, etc. (9)

Dernier embarquement pour Les Arcs. Au menu : un long-métrage allemand, un documentaire et quelques courts. Feu d'artifice pour un festival de belle qualité que j'ai hâte de découvrir in situ. L'année prochaine, si tout va mieux.

 

Nightlife, Simon Verhoeven, Allemagne.

Autrefois, les gens sortaient la nuit, faisaient la fête et dansaient comme des démons. Mais cela, c'était avant. Nightlife nous replonge avec bonheur dans cette ambiance, qui plus est à Berlin, une ville où s'amuser n'est pas un vain mot. Le film de Simon Vehoeven, qui a connu un démarrage d'enfer en Allemagne avant d'être brutalement stoppé par un certain virus, ironie du sort, est un pur divertissement, un exercice survolté où rien n'est vraiment sérieux dans un mélange exubérant de thriller, de film de potes et de comédie romantique. Pas une minute de répit dans Nightlife où l'on croise aussi bien la mafia russe que des soirées décadentes ou des jeux de rôles azimutés. Des tonnes d'humour, un esprit bon enfant, des courses poursuites haletantes et une morale bien traditionnelle du couple et de la famille composent un cocktail irrésistible, à déguster sans modération, qui utilise intelligement la topographie berlinoise, entre ville et forêt. Le charme persistant du film vient aussi de ses interprètes principaux et notamment de Elyas M'Barek et Palina Rojinski.

Note : 8/10

 

Helmut Newtion -The Bad and the Beautiful, Gero von Boehm, Allemagne.

Helmut Newton a passé sa vie à photographier les femmes. Des clichés sensuels, érotiques, provocants, de mauvais goût et sexistes pour certains. Le documentaire que lui consacre Gero von Boehm permet de l'entendre et de le voir, ainsi que sa femme June mais ce sont surtout les témoignages de quelques uns de ses modèles les plus célèbres qui ont la vedette, permettant de cerner sa personnalité : de Grace Jones à Charlotte Rampling en passant par Isabella Rossellini, Claudia Schiffer, Marianne Faithfull ou Hanna Schygulla. Le film est tout à l'avantage de l'artiste, y compris lorsque sont évoquées certaines de ses photos les plus "choquantes" lesquelles, soit dit en passant, ont eu la chance d'être publiées à une époque de libéralisation des corps et des esprits, même si le scandale a parfois éclaté (les reportages avec Grace Jones pour Vogue, en particulier). On aurait aimé entendre quelques points de vue moins laudateurs que ceux de ses muses car l'on frise l'hagiographie, mais surtout en savoir plus sur sa vie d'adolescent juif dans l'Allemagne des années 30, qui n'est que brièvement évoquée. Ce portrait retouché reste en tous cas une bonne initiation au style de Helmut Newton, que l'on aime ou non, l'homme qui aimait les femmes et les admirait et qui se fichait totalement de ce que le monde pouvait penser de lui et de ses audaces, du moment qu'il pouvait exercer sa passion en toute liberté.

Note : 6/10

 

Pour quelques courts-métrages de plus ... Voici mes préférés :

- Tenminutengesprek (Pays-Bas). Quand une enseignante pète littéralement les plombs devant une parente d'élève. Hilarant.

- Favoriten (Autriche). Quand un road-movie devient existentiel. Touchant.

- Sherbet (Serbie). Quand une rencontre de hasard réunit deux âmes destructrices. Intense.

- Stuffed (Royaume-Uni). Quand une taxidermiste rêve d'empailler un être humain. Baroque.

- Sticker (Macédoine du Nord). Quand la police commet une bavure. Brillant.

 



25/12/2020
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