Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Ecran total à La Rochelle (2)

C'est parti pour de bon. L'embarras du choix : avant-premières, femmes réalisatrices turques, rétrospective Dreyer, Wiseman, Guiraudie, Schroeder, Vigo, rééditions, documentaires. J'ai emprunté les routes de la Turquie, de la France et de l'Italie. L'un des films sortira sur les écrans en 2017, un autre dans 2 semaines et le troisième sans doute jamais.

 

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Album de famille (Albüm), Mehmet Can Mertoglu

 

Le premier film du jeune cinéaste turc Mehmet Can Mertoglu s'apparente davantage au cinéma roumain qu'à celui de son pays. Album de famille épingle avec une grande férocité les dysfonctionnements de la bureaucratie turque. Composé de vignettes, monté en dissociant parfois images et son, le film ne réussit qu'en partie son pari esthétique cherchant parfois l'effet pour l'effet (son prologue bovin, par exemple). Mais Mertoglu est très fort dans l'ironie vacharde et dans la démonstration que l'hypocrisie règne à tous les étages entre l'image ue l'on donne de soi-même et la réalité. Dommage que le film soit inégal et que le récit emprunte souvent des voies assez incompréhensibles pour qui ignore le contexte de la Turquie d'aujourd'hui.

 

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Gorki-Tchekhov, 1900, Fabrice Cazeneuve

 

Gorki-Tchekhov, 1900, est le récit de l'amitié épistolaire entre l'élève Gorki et le maître Tchekhov au tournant du 20ème siècle. Fabrice Cazeneuve, qui a beaucoup tourné pour la télévision mélange documentaire et théâtre dans un film tourné à l'île d'Oléron où les deux écrivains sont interprétés par deux jeunes femmes (la fille du réalisateur et celle de Michel Piccoli). Malgré les louables efforts des deux actrices irréprochables, le film ne peut se départir d'un rythme languissant dans un exercice scolaire où les monologues se répondent. Le thème et la forme auraient bien davantage convenu à une pièce de théâtre.

 

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Lea, Marco Tullio Giordana

 

Lea Garofalo est célèbre en Italie, symbole de résistance à la redoutable mafia calabraise. Son histoire est contée par un grand spécialiste de l'histoire contemporaine de son pays, Marco Tullio Giordana, dans un film rapide et elliptique qui en 90 minutes dit l'essentiel sur l'itinéraire de cette femme courageuse et rebelle. Lea, à l'instar des grands films de Francesco Rosi en son temps, ne cède rien sur la précision des faits, dressant un portrait aiguisé et percutant parfois à peine crédible quant au déroulement des faits. Si Lea devient une héroïne, c'est presque malgré elle, décidée d'abord à survivre et à protéger sa fille. Le film court sur une vingtaine d'années au gré des multiples déplacements d'une fugitive sans cesse menacée. L'émotion est verrouillée jusqu'au dénouement de cette histoire prenante et poignante.

 

 



02/07/2016
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