9 jours à Fribourg (6)
Aujourd'hui, nouveau grand voyage du Vietnam au Honduras, en passant par le Londres des années 60. Amour, violence et autres turbulences ...
La troisième épouse (The third Wide) de Ash Mayfair, Vietnam
Dans sa présentation de The third Wife, le Festival international de films de Fribourg le décrit "beau comme un foulard de soie qui essuie des larmes de sang." Elégance et cruauté d'un film qui raconte dans le Vietnam de la fin du XIXe siècle l'histoire de May, jeune fille de 14 ans mariée à un riche propriétaire terrien. Indubitablement, par son immense travail sur l'image et les sons, The third Wife rappelle Epouses et concubines de Zhang Yimou. Mais il n'est pas question ici de compétition féminine, mais de leur condition dans une société on ne peut plus patriarcale. Le film pourrait presque se passer de dialogues, ceux-ci n'ont que peu d'importance par rapport au caractère visuel d'un film qui n'est quand même pas loin de tomber dans le péché du trop grand esthétisme. Le film oscille entre réalisme et mysticisme et s'il est d'une indéniable beauté, il perd aussi de sa clarté narrative en se vouant trop à un symbolisme excessif.
Un endroit dans les Caraïbes (Un lugar en el Caribe) de Juan Carlos Fanconi, Honduras
L'office de tourisme du Honduras est cité au début de Un lugar en el Caribe et ce n'est pas un hasard tant il est rare de voir autant mis en avant la splendeur d'un lieu, en l'occurrence ici l'île de Roatan, paradisiaque, c'est incontestable. Sinon, en dehors de la carte postale, le film parle avant tout d'amour, ou de sentiments qui peuvent s'en approcher. Avec ses 3 intrigues qui occupent le terrain, on pourrait se croire dans une comédie romantique à l'eau de rose et à plusieurs étages mais finalement non, la multiplication des rebondissements funestes, au final, transforme à une exception près l'eau de rose en eau de boudin. Dans l'ensemble, l'interprétation ne vaut pas tripette et les personnages sont aussi peu travaillés que possible pour ressembler à des clichés ambulants. On ne demande pas mieux que de découvrir des cinématographies peu connues comme celle du Honduras mais là, ça ne vaut vraiment pas le coup.
Farming de Adewale Akinnuoye-Agbaje, Grande-Bretagne
Son premier film, Farming, qui raconte son enfance et son adolescence pas comme les autres, c'est un euphémisme, Adewale Akinnuoye-Agbaje l'a longtemps porté en lui avant de réussir à l'écrire sous forme de scénario et de le réaliser lui-même (il y aura plus tard un livre et un documentaire). C'est l'histoire d'un bébé nigérian que ses parents ont confié à une famille d'accueil anglaise et qui, au temps du lycée, intégrera une bande de skinheads aussi infréquentables que possible avec leur haine raciste. Le film est d'une grande puissance et on y sent l'envie de témoigner mais aussi et surtout de se livrer à une catharsis pour évacuer les souvenirs d'une époque de violence et de détestation de soi. S'il est logique que le film parle en premier lieu de la période skinhead, il reste néanmoins déséquilibré par rapport à la période qui a suivi et qui a fait l'homme que Akinnuoye-Agbaje est aujourd'hui. Farming abonde en bagarres plus ou moins sanglantes et décrit avec minutie le quotidien des skinheads mais le fait est que leur vie et leurs pensées ne sont pas très intéressantes. Au demeurant, c'est plutôt ce système de Farming, assez peu connu, qui aurait pu prendre davantage de place mais tel n'était pas le but du scénariste/réalisateur. Notons quand même qu'au côté du personnage principal de l'histoire, incarné par deux acteurs remarquables, Kate Beckinsale, en mère adoptive, révèle une nature qu'on ne lui connaissait pas nécessairement dans ses films précédents.
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