Cinéphile m'était conté ...

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Vivarium humain (Personne ne quitte Palo Alto)

Il y a un peu plus de 2 ans, Gallimard publiait la première traduction française de Yaniv Iczkovits, avec Le voyage de Fanny, une véritable saga historique, située en Europe de l'est, dans une veine picaresque étourdissante, à l'écriture truculente. Changement d'époque pour Personne ne quitte Palo Alto, dont le récit s'échelonne de 1998 à 2018, à travers 4 histoires distinctes, qui conduisent chacune à wadi Salib, ancien quartier arabe déshérité de Haïfa. Des récits indépendants mais connectés entre eux, notamment par leurs personnages, dont on voit certains évoluer de décennie en décennie. Iczkovits réussit aussi bien à nous proposer un recueil de nouvelles qu'un roman au long cours, grâce à une imagination fertile et à une folie douce qui transparaît dans des situations parfois absurdes, un peu à l'image d'Israël, cette étrange contrée paranoïaque que de nombreux écrivains ont réussi à retranscrire dans leurs œuvres. Le romancier ose à longueur d'ouvrages d'étranges péripéties, comme la présence de cadavres en trop à la morgue, les aventures d'un poète qui est aussi laveur de vitres, des poissons qui mangent la peau morte des touristes, etc. Au-delà du pittoresque, le livre nous attache aux multiples facettes de personnages complexes, guettés par la dépression, soumis à la maladie, mordus par la cupidité ou enclins à la lâcheté. Un vrai vivarium humain dans lequel l'ensemble des protagonistes se débattent, avec leurs petites forces et leurs grandes faiblesses. Cela donne un roman épique et intime, dont la qualité et la variété du style font merveille.

 

 

L'auteur

 

Yaniv Iczkovits est né en 1975 à Rishon LeZion (Israël). Il a publié 5 livres dont Le voyage de Fanny.

 

 



15/07/2025
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