Cinéphile m'était conté ...

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L'horreur est humaine (La laveuse de mort)

L'horreur est humaine. Ce n'est pas une révélation mais une atroce confirmation que nous donne Sara Omar dans La laveuse de mort, un roman dont on sait qu'il s'inspire en grande partie du passé de son auteure. Celle-ci vit d'ailleurs au quotidien sous la menace après la parution de son livre et de celui qui a suivi. La laveuse de mort fait partie de ces ouvrages dont la lecture est souvent insoutenable, détaillant les atrocités faites aux femmes dans le Kurdistan irakien, au nom de la religion et d'une tradition patriarcale qui tient sous son emprise toute une population, masculine évidemment, mais aussi féminine en partie, dès lors que tout rébellion aux coutumes séculaires met en danger votre vie. C'est l'accumulation des abominations qui crée un malaise persistant chez le lecteur de La laveuse de mort même si Sara Omar atténue parfois son propos avec une poignée de personnages plus humains, lesquels n'ont malheureusement guère le pouvoir de faire changer les choses. L'écrivaine desserre aussi l'étau avec plusieurs scènes situées dans un hôpital de Copenhague sous forme d'un dialogue entre femmes mais ces intermèdes sont trop rares pour s'opposer au malaise général. La laveuse de mort est un cri dans la nuit de l'obscurantisme, indispensable, sans l'ombre d'un doute, mais dont la forme romanesque convient peut-être moins qu'un document proprement dit. Mais qui sommes-nous pour juger ? Si ce livre a permis à Sara Omar d'exorciser ses traumatismes et de mettre en lumière, pour le plus grand nombre, des pratiques et des comportements exécrables, il a totalement rempli son but.

 

 

L'auteure :

 

 

Sara Omar est née le 21 août 1986 à Souleimaniye (Kurdistan irakien). Elle a publié 2 romans.

 



15/12/2020
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