Viva Toulouse (5)
Ah la belle journée qui s'est terminée par un excellent film chilien.
L'accompagnateur (El acompanante), Pavel Giroud, Cuba
Au milieu des années 80, être séropositif à Cuba signifiait vivre confiné dans un centre hospitalier à l'écart, comme emprisonné . L'histoire que raconte Pavel Giroud est une œuvre de fiction mais très proche de la réalité. Le film possède d'énormes qualités humaines au-delà d'un sujet à fortes connotations sociales. Il est remarquablement écrit dans une veine romanesque qui ose l'émotion sans pour autant tomber dans le mélodrame, avec des touches d'humour et un suspense digne d'un thriller. Auteur de La edad de la peseta il y a quelques années, Pavel Giroud est sans discussion aucune le grand cinéaste cubain d'aujourd'hui,
Les aspirants (Aspirantes), Ives Rosenfeld, Brésil
Avoir 18 ans à peine au Brésil. Une petite amie enceinte, un boulot sans intérêt et les matches de foot le week-end. Une succession de vignettes, pas désagréables mais limitées dans leur dimension psychologique. Le point fort ce sont les parties de football où le réalisateur ne filme jamais le ballon mais la chorégraphie et aussi la frustration et la rage des protagonistes. Trop court, le scénario d'Aspirantes, et sans suffisamment d'aspérités.
Ici, il ne s'est rien passé (Aqui no ha pasado nada), Alejandro Fernandez Almendras, Chili
Près du feu, Tuer un homme ... Il faut se pincer pour croire que c'est le même homme qui a réalisé Aqui no ha pasado nada, violent réquisitoire sur la jeunesse dorée chilienne et surtout les parents d'une certaine élite prêts à toutes les compromissions et magouilles pour éviter des ennuis judiciaires à leur descendance. Le film est passionnant parce qu'à partir d'un fait divers, il décortique façon thriller les us et coutumes d'une certaine caste au bras long comme un discours de Pinochet (hum). C'est un film très chilien mais aussi universel intégrant au passage les réseaux sociaux comme autant de ponctuations écrites à l'écran. Mis en scène sans artifices superflus, avec la conscience que l'histoire se suffit à elle-même, le film laisse pantois quant à un certain cynisme de classe. La démonstration, loin d'être lourde, est subtile et limpide. Le meilleur Fernandez Almendras et de loin.
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