Cinéphile m'était conté ...

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Valse viennoise (Hinterland)

 

Hinterland de Stefan Ruzowitzky, dont on se souvient de l'oscarisé Les Faussaires, intrigue et fascine autant par la qualité de son scénario (avec quelques failles quand même) que par son identité visuelle. Le film se déroule à Vienne, au début des années 20, au sortir d'une guerre perdue, avec des soldats qui ne reconnaissent plus rien de leur ville et de leur vie d'avant et qui se sentent comme humiliés par une population qui n'a que faire d'eux, symboles de la défaite et d'un monde révolu. Là-dessus, se greffe un véritable polar assez perturbant de par ses ramifications avec le conflit qui s'est achevé quelques années plus tôt (n'en disons pas plus). Mais le film se différencie principalement par son atmosphère sordide et l'utilisation systématique du numérique pour recréer les décors de la capitale autrichienne en une époque où les extrémismes commencent à émerger, préfigurant une nouvelle conflagration mondiale. Cet univers digne de l'expressionnisme allemand, avec ses effets spéciaux qui distordent le paysage urbain, et qui coïncide avec l'univers mental de son personnage principal, ancien lieutenant de l'armée austro-hongroise, éloigne Hinterland du réalisme et le pousse vers un fantastique presque gothique, à la façon du récent Les mystères de Barcelone, mais avec bien plus de densité poisseuse et dramatique. Le premier rôle du film est interprété par l'acteur autrichien Murathan Muslu, aussi impressionnant que minéral.

 

 

Le réalisateur :

 

Stefan Ruzowitzky est né le 25 décembre 1961 à Vienne. Il a réalisé 11 films dont Les faussaires.

 



30/12/2022
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