Une vraie VDM (Jamais de la vie)
Osons une comparaison audacieuse : toutes proportions gardées, Pierre Jolivet est notre Ken Loach à nous, décrivant la déréliction sociale via les barres d'immeubles sordides, les zones commerciales sinistres et les petits coups foireux. Si le scénario de Jamais de la vie est à ranger dans la catégorie poids léger, la densité de ses atmosphères et de ses silences compense le faux rythme d'un film qui ne devient polar qu'en toute fin de projection. Jamais de la vie est dominé par un acteur exceptionnel dont l'épaisseur épargne au scénario tout besoin d'explication. Olivier Gourmet, loser fatigué, dignité ravalée, en a vécu des vertes et des pas mûres, imagine t-on. Pas besoin d'en rajouter, un seul des regards vaut tous les dialogues du monde. Il suinte l'authenticité du type qui a vécu une VDM par tous les pores, Gourmet monopolise l'écran et aucun de ses actes, nulle expression de ses traits, ne semblent surfaits. Au sommet de son art, il illumine le pessimisme d film de sa noirceur. Façon de parler mais il est au-delà des superlatifs, notre ami belge.
A découvrir aussi
- L'impertinence de sa jeunesse (Queen and Country)
- La lumière autour des trous noirs (Une merveilleuse histoire du temps)
- Un garçon sans enfance (Le petit homme)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres