Cinéphile m'était conté ...

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Une petite boutique gothique (Dark Shadows)

Toujours se méfier des apparences et des BA trompeuses. Celle de Dark Shadows semble annoncer une pochade psychédélique, il n'en est rien. Le film de Tim Burton est une fantaisie sombre, sans surprise étant donné le type de cinéma qu'il pratique depuis longtemps, une petite boutique gothique qui se visite sans déplaisir mais qui ne laisse pas de souvenir impérissable. Le scénario laisse à désirer, l'humour est du niveau des Visiteurs et la fin est bâclée dans un délire pyrotechnique qui flatte les yeux autant qu'il insulte notre intelligence. Bon, si on fait la fine bouche, c'est que le film est déséquilibré avec une partie domestique sans intérêt, où tous les personnages secondaires sont sacrifiés (Bonham Carter, Pfeiffer), et les scènes bien plus jubilatoires entre le vampire et la sorcière. Autrement dit, un Johnny Depp cool en dandy triste aux dents longues et une Eva Green déchaînée en pulpeuse jeteuse de sorts. C'est elle, la seule qui embrase véritablement ce Dark Shadows aux choix parfois étonnants dans sa BO. Nights in white Satin en intro, on n'y aurait pas pensé chez Tim Burton. Un frisson de plaisir quand même avec une guest star de choc, l'ineffable Alice Cooper, en chair et en os et live. Vaille que vaille, l'attraction foraine que constitue ce Dark Shadows trace sa route sans étonner le moins du monde. Ce n'est pas que l'artiste ait perdu la main, c'est plutôt qu'il n'a pas la volonté de se violenter pour accoucher d'une oeuvre qui s'éloignerait peu ou prou de son petit manège qui tourne trop bien et trop rond.

 




10/05/2012
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