Une magie songeuse (Tabou)
Miguel Gomes prend son temps, près d'une heure, pour installer ses splendides images en noir et blanc et nous balader dans le Lisbonne contemporain. La première partie de Tabou est soignée et réaliste, avec quelques échappées oniriques mais rien n'annonce le changement de style et la grande bascule qui va suivre. L'histoire prend véritablement son envol avec l'évocation du temps du Mozambique colonial, le film devenant alors muet, mais sonore, rythmé par une voix off qui complète et contredit parfois ce qui est montré à l'écran. Une grande histoire d'amour et d'aventure prend alors vie sous nos yeux, lyrique, songeuse, poétique et d'un romanesque fou. A sa manière, Miguel Gomes réinvente les codes de la narration au cinéma, dans un style fiévreux et doux à la fois, chargé de romantisme, de mélancolie, d'humour et de musicalité. Un pur bonheur, une magie essentielle qui renvoie au film éponyme de Murnau auquel le cinéaste portugais rend un hommage appuyé et respectueux. L'un des plus beaux films sortis en 2012 ? Absolument !
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