Cinéphile m'était conté ...

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Jouissance de l'oeil (Trishna)

Michael Winterbottom, cinéaste prolifique et touche-à-tout, est-il un dilettante ultra doué qui ne fait qu'effleurer les thèmes, par paresse, sans se donner la peine de les approfondir ? Au vu de sa copieuse filmographie et de Trishna, adaptation libre de Tess d'Urberville dans l'Inde d'aujourd'hui, la tentation est grande de répondre : Yes, Sir ! Comment expliquer alors, sinon par une certaine perversité cinéphilique, le coupable plaisir que l'on prend à regarder ce film étrange, mélange invraisemblable de réalisme social et de glamour bollywoodien, très esthétisant et abondant en cartes postales chatoyantes du Rajasthan et de Bombay ? L'art du montage "cut" de Winterbottom est très au point, avec des scènes systématiquement trop courtes, jouant sur la frustration. Le cinéaste s'attarde en revanche sur la beauté des paysages et la photogénie de ses interprètes. Freida Pinto, personnage mystérieux et passif, est littéralement sublime. Il est légitime de se demander si Trishna ne tient pas davantage du dépliant publicitaire et touristique que du film de fiction. Ceci assimilé, pourquoi donc ne pas se laisser aller à la jouissance de l'oeil au détriment de l'esprit ? Allez, juste pour une fois !

 




17/06/2012
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