Cinéphile m'était conté ...

La cause est plus que bonne. La lutte contre l'homophobie en Serbie reste plus que jamais d'actualité avec des skinheads qui adorent casser du gay avec une violence inouïe. Autant dire que La parade de Srdjan Dragojevic attire d'emblée la sympathie. Le problème est qu'un film militant, et c'en est un, se doit de ne pas (trop) verser dans la caricature et de garder un certain sens des nuances. En jouant sur le registre de la farce "hénaurme", La parade prend un parti pris risqué qui aurait pu fonctionner avec un minimum de mise en scène et de subtilité dans ses dialogues. Le film en est grandement dépourvu, versant dans un humour fruste et se complaisant dans une dualité virilité/homosexualité qui est la source de tous les gags, exécutés avec une grâce pachydermique. Certaines scènes, quand l'agitation et la logorrhée s'éteignent, surnagent tout de même. Mais elle sont l'exception dans une oeuvre qui a choisi sciemment des armes triviales pour faire passer son message. A juste titre si l'on en juge par le succès du film en ex-Yougoslavie.