Un verger pour Eden (Women without Men)
Connue dans le monde entier pour son travail de photographe et de vidéaste, l'iranienne Shirin Neshat, qui a quitté son pays en 1979, se lance pour la première fois dans le long-métrage de fiction avec Women without Men, Lion d'argent au dernier Festival de Venise. Situé au moment du coup d'état militaire de 1953, le film aborde le thème de la condition féminine dans la société iranienne, sujet plus que jamais d'actualité aujourd'hui. Ce n'est pas pour autant une oeuvre politique, la recherche plastique de la réalisatrice édulcorant cet aspect dans une vision onirique et poétique, symbolisée par un verger qui ressemble à un Eden fantasmé. Sur le plan formel, Women without Men est d'une beauté à couper le souffle, accompagné par la partition musicale éthérée de Ruychi Sakamoto. Les portraits des quatre femmes censées symboliser les différentes générations et classes sociales iraniennes restent malheureusement à l'état d'ébauche et leurs rapports de solidarité face à l'autorité patriarcale n'ont qu'une dimension théorique qui se nourrit d'artifices visuels. Le film est avant tout un voyage pour esthètes, sa volonté d'être une oeuvre engagée est largement moins convaincante.
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