Oh, Tang en emporte le vent (Detective Dee)
On est prêt à en prendre plein les yeux. Quoi d'autre, quand l'artificier en chef s'appelle Tsui Hark, maître du cinéma d'action hongkongais, et qu'il s'attaque à un épisode de l'histoire de la Chine du 7ème siècle (dynastie Tang, pour être précis), avec toute sa science pyrotechnique ? Cela commence plutôt bien, d'ailleurs, passé le temps d'adaptation aux effets spéciaux numériques qui rappellent les décors en carton pâte des bons vieux péplums. Chouette, Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme (quel titre !), promet d'être à la fois kitsch et spectaculaire et, pourquoi pas, non dénué de conscience politique. Du spectacle, il y en a, et du pas banal, comme ce combat contre des daims (sic) enragés ou ces corps qui s'enflamment littéralement de l'intérieur. Mais, à mesure que l'enquête avance et que les cadavres s'amoncellent, le scénario s'emberlificote dans une multitude de fausses pistes et l'aspect polar asiatique d'époque se dissout. Bizarrement, le détective Dee est loin d'en être le personnage le plus intéressant, un peu falot même, à côté d'un albinos ambigu et d'une jeune fille aussi angélique que démoniaque, qui ont le tort, tous les deux, de disparaître un peu vite de la circulation. Quant à l'impératrice, symbole du pouvoir absolu, qui renvoie à d'autres grands timoniers chinois, elle n'a pas le temps d'exposition suffisant. Du coup, le film de Tsui Hark perd peu à peu de son intérêt, sauf pour les purs aficionados du genre, bien que demeure un aspect feuilletonesque plaisant et un esthétisme virtuose. Hélas, Detective Dee a bien une bonne demi-heure de trop et on a hâte que l'affaire se termine au plus vite. Oh, Tang en emporte le vent !
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