Un coupable idéal (Omar m'a tuer)
Il est certain que Roschdy Zem est convaincu de l'innocence d'Omar Raddad, mais son film vaut surtout par l'évocation de la toute puissance d'une machine judiciaire à broyer, qui a trouvé un coupable idéal et qui est incapable de se remettre en question et de reconnaître ses éventuelles erreurs (voir les derniers développements de l'affaire concernant l'ADN retrouvé dans le sang de la victime). La colère du réalisateur est contenue et, malgré ses convictions, on n'est pas totalement dans un film à thèse, dans le sens où ce sont davantage les défaillances de la justice, et là, ce sont des faits qui sont énoncés, pas nouveaux d'ailleurs, que la question de l'innocence ou de la culpabilité du jardinier qui sont "démontrés". Sur un plan purement cinématographique, on peut regretter que Roschdy Zem ait un peu sacrifié la forme au fond, la réalisation manque d'ampleur, elle fait un peu trop "Dossiers de l'écran". C'est vrai que le film tient essentiellement sur l'interprétation de Sami Bouajila, certainement l'un des meilleurs acteurs français actuels (Il était remarquable dans Hors la loi de Bouchareb). Au passage, Podalydès montre aussi sa facilité à passer d'un rôle à l'autre, après avoir incarné Sarkozy dans La conquête. Ce que importe, en fin de compte, c'est que si Omar m'a tuer est un film militant, et ce n'est pas un reproche, il l'est surtout pour que l'on reconnaisse le droit d'un homme à avoir un procès digne de ce nom, qui fasse oublier la parodie de justice à laquelle il a été soumis. On verra bien, alors, si son innocence est avérée.
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