Un combat amoureux pour la vie (La guerre est déclarée)
Tiré d'une histoire vraie ! Cet avertissement préalable, si fréquent au cinéma, n'est pas loin de ressembler à du chantage. La guerre est déclarée n'affiche pas ce préavis, même si nul n'est censé ignorer que le récit est autobiographique, co-écrit par les deux protagonistes de cette histoire, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, qui jouent leur propre rôle. L'idée, c'est d'en faire une fiction, pas de tourner un documentaire, tout en restant fidèle à un certain état d'esprit, parfaitement visible sur l'affiche. A savoir que pendant la tragédie, la vie continue, avec ses moments d'euphorie et de folie, ne serait-ce que parce qu'en plein drame, on exprime encore plus intensément ses sentiments. Il y a du culot et de l'impudeur dans le film de Donzelli, mais surtout une énergie et un refus de l'auto-apitoiement qui forcent l'admiration. La guerre est déclarée est au moins aussi drôle qu'émouvant, à l'image d'une BO bigarrée où Vivaldi, Biolay et Jacno se côtoient. C'est souvent filmé à l'emporte pièce, ce qui lui donne un aspect réaliste, à côté de scènes burlesque ou loufoques. Visiblement, Valérie Donzelli n'a pas peur des ruptures de ton, et c'est tant mieux. Le mélo ce n'est pas la tasse de thé de la scénariste/cinéaste qui assume son côté écervelé si joliment montré dans son premier essai, La reine des pommes. Que les choses soient claires : La guerre est déclarée est un film de combat, une histoire où deux êtres se nourrissent de leur amour pour tenir et faire la nique à la maladie et à la mort. Pour une fois qu'un film positif éclaire nos existences de spectateurs, trop souvent accablés par la grisaille des scénarios, on ne va pas bouder son plaisir.
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