Un cadavre peu exquis (Le coeur du problème)
Disons que cela commence ainsi : vous rentrez chez vous et y trouvez le corps à peine froid d'un homme inconnu dans le salon. Un cadavre pas très exquis. Après cette découverte, vous cherchez bien évidemment des explications de votre compagne qui prend son bain et vous n'obtenez que des réponses évasives avant qu'elle ne prenne congés (pour toujours ?). Le point de départ du dernier Christian Oster, Le coeur du problème, est alléchant mais quand on connait l'auteur et sa prose délectable (Mon grand appartement, Une femme de ménage, Dans la cathédrale ...), il est bien évident qu'il ne va pas s'agir d'un roman policier mais de l'étude psychologique et du comportement d'un homme en temps de crise grave. Si le mot n'est jamais prononcé, il est bien question d'une sorte de dépression dans laquelle le monde qui entoure le héros d'Oster (Simon) devient flou avec une graduelle absence de sentiments personnels pour ce qui peut bien lui arriver. L'absurdité de la situation qu'il vit et ce côté "aquoiboniste" s'expriment dans des phrases courtes au sein d'un roman au ton pas tout à fait tragique car humour il y a mais tout de même assez désespérant et qui serait parfait s'il ne commençait à tourner en rond, en gros dans ses 30 dernières pages, ce qui est assez logique d'ailleurs considérant les états d'âme erratiques de Simon.
On s'attache à lui, on aimerait qu'il sorte de cette apathie et de cette culpabilité dont il ne devrait pas souffrir. En définitive, cet homme égaré ressemble à tout un chacun et ses hésitations et sa perte de repères nous touchent, forcément.
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