Cinéphile m'était conté ...

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Avilissement féministe kitsch (Guilty of Romance)

Premier mérite de Guilty of Romance, nous faire découvrir l'univers de Sion Siono, un petit maître japonais, qui en est déjà à son huitième film. Avec ses deux héroïnes, l'une devenant peu ou prou disciple de l'autre, dans la perversité et la débauche sexuelles, nous voici entre Masoch et Sade, quoique le réalisateur préfère citer Kafka ad libitum. C'est dans l'ensemble assez troublant, socialement fascinant (l'une des femmes est prof à l'université, l'autre épouse dévouée à la maison), on peut même parler de discours féministe, passant par un avilissement érotique contre balancé par l'échange financier. Filmé de façon très kitsch, Guilty of Romance ne lésine pas sur les situations explicites, le voyeurisme se taillant la part du lion. Dans un sens, ce n'est pas si nouveau dans le cinéma nippon. Les Oshima, Imamura et Masamura ont déjà posé quelques pierres à l'édifice dans les années 60, Siono continue la tradition avec un certain talent, une bonne dose de cruauté et un goût immodéré pour le grand guignol. Le cocktail ne manque pas d'épices, il est cependant à réserver à des estomacs solides.

 




28/07/2012
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