Triptyque dense et intense (The Place beyond the Pines)
Pourquoi ne pas aimer un film pour ses imperfections mêmes, tout simplement parce qu'il y a une volonté de raconter quelque chose de consistant à l'opposé de tant de films du cinéma indépendant américain dont le scénario semble avoir été écrit sur le coin d'une nappe de restaurant. Avec The Place beyond the Pines, Derek Cianfrance fait montre d'ambition, dans un triptyque roublard, certes, dont la dernière partie a besoin de chatterton pour tenir debout, mais également dense et intense avec une poignée de scènes "rapides" (à moto) qui contrastent avec des moments intimes qui ne sont pas dénués d'émotion. Cianfrance tente de se hisser au niveau d'un James Gray ou d'un Martin Scorsese et s'il n'y parvient pas tout à fait, lui au moins prend des risques, accélère puis ralentit, distord le temps avec déjà une belle maîtrise du montage bien que la durée du film soit excessive. Ryan Gosling en James Dean déphasé, Bradley Cooper en contre-emploi, Eva Mendes en héroïne touchante, sans oublier des personnages qui existent vraiment : la direction d'acteurs est manifestement l'une des qualités d'un réalisateur de moins de 40 ans qui est loin d'avoir tout donné. A suivre de très près.
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