Dans une fausse alacrité (2 automnes 3 hivers)
Non, Sébastien Betbeder n'est pas le nouveau Klapisch et son portrait générationnel (les trentenaires), dans 2 automnes 3 hivers, ne vise pas au constat définitif et bien ordonné. Tout au contraire, le propos est bien plus modeste, rafraichissant de par cette humilité même, mélangeant habilement éléments de la Nouvelle Vague (récit raconté par les différents personnages face camera) et air du temps présent. Le film est ouvertement intellectuel, et principalement littéraire, chapitré et cadencé comme un roman. Vu le nombre de références citées, de Tanner à Koh Lanta, en passant par Michel Delpech, 2 automnes 3 hivers prend le risque de s'engoncer dans un récit impersonnel. C'est tout l'inverse qui se produit tant le film est aéré, libre de toutes contraintes, se frayant son chemin avec une alacrité trompeuse, en n'oubliant ni l'humour, ni la poésie, ni l'onirisme. Une banale comédie romantique sur le papier qui se transforme en une oeuvre mélancolique en cours de route, toute infusée de tristesse et d'incertitudes quant au choix de vies qui s'offrent à chacun de nous. Dans ce contexte, le grand Vincent Macaigne trouve un rôle à sa mesure, aussi décoiffant que sa coupe de cheveux, au sein d'une interprétation globalement excellente.
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