Cinéphile m'était conté ...

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L'infernal train de la révolte (Snowpiercer)

L'adaptation de BD deviendrait-il une mode ? Après La vie d'Adèle et avant Quai d'Orsay, Snowpiercer reprend Le Transperceneige qui a laissé sur le flanc la plupart de ses lecteurs dans les années 80. Carrément culte et en avance sur son temps, au moins sur le plan écologique. Bong Joon-ho était le bon réalisateur pour lui donner vie sur un écran. Contrairement à ses compatriotes Kim (Le dernier rempart) et Park (Stoker), Bong a refusé de tourner à Hollywood et il a bien fait, tant on retrouve l'esprit d'un cinéaste indomptable, pas décidé à faire l'ombre d'un compromis, malgré une distribution cosmopolite. Tout en restant fidèle à l'oeuvre originale, il lui donne une plus grande ampleur dans la vision d'une lutte des classes qui débouche sur une révolte des sans grades, digne de celle de Spartacus, impressionnante par sa violence et son nihilisme. Si le film est plus gorgé de scènes d'action que de temps de réflexion, c'est que le sujet de la survie après la fin du monde est somme toute devenu familier depuis une vingtaine d'années et qu'il n'est pas besoin d'enfoncer le clou. Bong joue la carte du spectaculaire à fond et il a raison, s'extirpant de temps à autre de son huis clos ferroviaire avec des images d'une grande beauté d'un train infernal fonçant à travers des paysages glacés. Et l'on reconnait la patte du cinéaste dans des scènes complètement déjantées comme celle de la salle de classe. L'humour noir, l'ironie grinçante, le pessimisme intégral, la vision politique : ce thriller dystopique est un TGV lancé à pleine vitesse sur les rails de la folie humaine. Et il en devient une sorte de classique instantané du film de SF.

 

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02/11/2013
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