Trajectoires brisées (Comme un fils)
Entre un professeur démissionnaire et un garçon Rom exploité, la rencontre de ces deux trajectoires brisées est sans doute idéalisée pour que l'un aide l'autre et réciproquement. Nicolas Boukhrief, cinéaste inclassable mais toujours plongé dans l'humain, a choisi la sobriété dans une mise en scène qui de ce fait peut paraître sans éclat. Il est vrai qu'il a entre les mains un Vincent Lindon qui apporte son vécu d'acteur social et qui n'a pas besoin d'en faire beaucoup pour sembler crédible et, face à lui, une sorte d'enfant sauvage à domestiquer et à instruire. La vision de la communauté Rom obéit à un certain nombre de clichés qui alourdissent quelque peu le message de transmission et d'éducation mais le sujet, eu égard à la personnalité de son acteur principal, est en premier lieu celui de la quête de sens d'un homme qui n'a plus que confusion vis-à-vis d'un métier qui a fini par l'user. Comme un fils n'a rien de spectaculaire et bride volontairement l'émotion mais, en dépit de sa forme décevante, il est loin d'être dénué d'impact, réussissant à ne jamais laisser s'effilocher les enjeux, quitte à parfois paraître un peu naïf dans son discours positif. Après tout au cinéma, même dans un environnement supposé réaliste et morose, il n'est pas idiot de laisser un peu d'espoir à ses personnages, si ce n'est dans la société.
Le réalisateur :
Nicolas Boukhrief est né le 2 juin 1963 à Antibes. Il a réalisé 9 films dont Le Convoyeur, Made in France et La Confession.
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