Cinéphile m'était conté ...

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Russie profonde (La Grâce)

 

La Grâce fait partie de ces films que l'on aimerait aimer davantage, parce qu'ils le méritent très certainement et parce que les choses qui nous frustrent auraient pu aisément être gommées. En gros, c'est le manque d'informations sur les personnages qui font penser ainsi, au fil de dialogues bien trop rares et de questions posées par l'un ou l'autre des protagonistes sans que son interlocuteur ne daigne lui répondre ou alors après un silence pesant et peu naturel. A part cela, La Grâce est une œuvre plus que digne d'intérêt de par la densité de sa mise en scène, pour dresser un portrait implacable de la Russie profonde, à l'écart des clichés habituels, car non, n'y figure aucune beuverie à la vodka. Le film s'efforce de brouiller les repères temporels mais il doit se situer à la fin du communisme et déroule un road-trip, du sud au nord du pays, qui s'affranchit là encore de toute précision géographique. Au cœur de La Grâce se situe la relation complexe entre un père et sa fille, qui gagnent leur vie dans de sombres trafics, en dehors de leur activité de cinéma itinérant. Quant au réalisateur, Ilya Povolotsky, qui s'est exprimé clairement contre la guerre en Ukraine, lors de son passage à Cannes, l'on ne peut qu'espérer qu'il ait l'occasion de tourner à nouveau, eu égard au talent évident de mise en scène qu'il démontre dans son premier long-métrage de fiction.

 

 

Le réalisateur :

 

Ivan Povolotsky est né en Russie. Il a réalisé un documentaire.

 



27/01/2024
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