Sublime mère courage (L'étrangère)
Un choc. Violent, éprouvant, et tant pis si certains trouvent le film trop démonstratif. Il l'aurait pu l'être bien davantage si la réalisatrice, Feo Aladag, avait oublié de nuancer son propos alors que chacun, dans L'étrangère, a des raisons d'agir, selon des principes, un code d'honneur, sur lequel on ne transige pas. L'étrangère a représenté l'Allemagne à l'Oscar du meilleur film étranger et, s'il avait eu, ce n'aurait pas été un scandale. Mère célibataire, femme émancipée, pourtant attachée aux valeurs de sa communauté, Umay se bat de toutes ses forces contre des pratiques barbares qui la dépassent. Elle n'est pas la seule, ceux qui la condamnent, père ou frère, l'aiment et connaissent la douleur du devoir qu'ils n'ont d'autre choix que d'accomplir. L'étrangère n'est pas un réquisitoire contre la religion ou contre la communauté turque, c'est une histoire hélas commune (nombre de faits divers identiques ont eu lieu en Allemagne) délivrée avec une puissance qui elle, n'est pas commune. Le film est dominé par la figure de cette mère courage, un petit bout de femme à l'énergie incroyable, qui ne veut qu'être libre, sans blesser quiconque. L'actrice Sibel Kekilli livre une performance invraisemblable, d'une justesse pathétique que l'on n'oubliera pas. Elle est sublime.
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