Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Séquestration et libération (A moi seule)

Contrairement au film autrichien Michael, très éprouvant, A moi seule ne traite pas que de la séquestration d'une jeune fille pendant longues huit années. Il commence par sa libération et ce n'est pas fortuit, le thème de sa reconstruction ayant au moins autant d'importance sinon plus pour le réalisateur, Frédéric Videau, qui conclut par une très belle scène en train, synonyme de prise en main de son destin par l'adolescente. Entre temps, le film se déplace entre deux prisons, celle du dehors n'étant pas moins oppressante que celle du dedans. D'où son ambigüité, qui est à son paroxysme dans les scènes qui opposent le ravisseur à sa victime. Une relation étrange, quotidienne, faite de rares accès de brutalité, mais surtout de partage et de rapports de force qui ont parfois tendance à s'inverser. Des rapports fascinants dans lesquels la sexualité semble absente au point que l'identité du bourreau devient opaque et que le syndrome de Stockholm semble rôder. Mais rien n'est moins sûr. Quelques incohérences, des flashbacks en trop grande quantité, brouillent encore davantage le message du film, qui contient en lui une égale dose de douceur et de violence. Il fallait de très bons interprètes pour retranscrire les incertitudes d'une histoire qui aurait pu être désincarnée. Agathe Bonitzer et Reda Kateb sont tout bonnement parfaits dans des rôles excessivement équivoques.

 




27/04/2012
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