Sans force de persuasion (L'attentat)
Du roman de Yasmina Khadra, Ziad Doueiri, le réalisateur de L'attentat, a tiré un thriller intime et identitaire avec la suprême volonté de ne faire preuve d'aucun manichéisme. De ce point de vue là, le film atteint son objectif. Efficace, humain, poignant à certains moments. D'où vient alors cette impression de n'être que spectateur d'une double tragédie, l'attentat en lui même, et celle d'un homme, aux racines palestiniennes, qui non seulement perd sa femme mais s'aperçoit que celle-ci n'a cessé de lui dissimuler sa vraie nature ? Le problème vient en grande partie de la faillibilité du point de départ du scénario, la mise en scène de Doueiri n'ayant pas les armes, si l'on ose dire, pour convaincre de la crédibilité du récit. La remise en question du statut du notable arabe dans la société israélienne découvrant qu'il n'est peut-être rien d'autre qu'un traître et un collaborateur, sujet on ne peut plus intéressant, n'arrive qu'en bout de course et c'est bien dommage. L'intensité de jeu de l'excellent Ali Suliman ne peut compenser à lui seul la déception qu'engendre une oeuvre à laquelle il manque une véritable force de persuasion.
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