Rédemption et humiliation (Pieta)
Il ne vaut mieux pas découvrir Kim Ki-duk avec Pieta, Lion d'or pour le moins surprenant, qui marque le retour du réalisateur coréen après une grave dépression racontée sous forme d'auto-documentaire dans l'inédit et perturbant Arirang. Quelques qualificatifs pour évoquer Pieta : excessif, sordide, insupportable, crépusculaire, malsain : la liste n'est pas exhaustive. Une histoire de rédemption et de sauvetage oedipien qui frise la caricature grotesque et accentue le caractère tordu des scenarii qu'affectionne Kim. Il y a malgré tout dans cet objet éprouvant un côté fascinant car auto-destructeur et jusqu'au-boutiste. Fallait-il pour autant céder à des scènes de mutilation répétitives et à une ultra violence qui confine au sadisme ? Comme si Kim Ki-duk prenait un plaisir extrême à humilier ses personnages, les plus démunis surtout, symboles de la crise économique. Son cinéma n'a jamais brillé par sa sobriété, à de rares exceptions près. Ici, sa façon d'enfoncer le clou a quelque chose de délibérément complaisant qui crée un malaise certain. Evidemment, c'est voulu. Et alors ?
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