Sado et Maso (Une histoire d'amour)
Sado et Maso sont dans un grand studio. Maso tombe à l'eau, qui donc reste ? Une vision d'un fait divers mortel, cavalière, mais qui vaut bien celle de Régis Jauffret dans son livre "Sévère" et de Hélène Filières dans l'adaptation ironiquement (?) intitulée Une histoire d'amour. Déjà, en exergue, cette phrase sentencieuse donne le ton : "Les histoires d'amour sont des planètes privées." Dans ce cas, pourquoi faire un film dans une affaire dont ne connait pas véritablement les tenants et aboutissants ? Les mystères de l'âme humaine et de la passion fascinent mais ne souffrent pas d'explications. Hélène Fillières n'en cherche pas, livre des éléments dans une narration déconstruite, stylise à outrance dans des tons gris et noirs, élude toute émotion, introduit des personnages périphériques sans étoffe (le compagnon de la jeune femme, l'homme dans l'avion). L'atmosphère délétère fascine et agace dans cet ouvrage qui tourne à vide et se nourrit de fausses audaces sulfureuses. Poelvoorde impressionne, Casta intrigue. Glacial, désabusé, Une histoire d'amour est un objet sophistiqué, sans âme et auto-destructeur. Comme cette relation sordide entre un banquier et une call girl. Qui n'appartiendra jamais qu'à eux.
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