Cinéphile m'était conté ...

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Frénésie et décadence (Gatsby le magnifique)

Inutile d'essayer de comparer, à 40 ans de distance, les deux versions de Gatsby le magnfique. Celle de Clayton serait un chandelier et celle de Luhrmann un tube au néon, genre. Quant à s'amuser à deviner qui de Redford ou de di Caprio est le plus fitzgeraldien des deux, la réponse se trouve dans le grand Robert. Ce Gatsby nouveau est avant tout un film de Baz Luhrmann. Théâtral, excessif, tonitruant, rutilant, bardé d'effets spéciaux comme un film de SF et de musiques anachroniques parce que le rap c'est tout de même plus fun que le jazz pour évoquer les années 20. Si on oublie un tant soit peu le matériau littéraire, le film s'avère pourtant fascinant tellement sa frénésie de tout lui donne un air décadent et suicidaire. Un peu comme le Marie Antoinette de Sofia Coppola, à force de décalage et de déluge de ressources d'images, de décors, de costumes et de sons, Gatsby en devient un objet schizophrène qui se noie dans le luxe tapageur et les vapeurs d'alcool. Et provoque une sorte d'ivresse mélancolique et mortifère. Attention quand même à la gueule de bois.

 

 





19/05/2013
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