Cinéphile m'était conté ...

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Réussite et mat (Le duel)

Ce cher Erlendur n'est pas au coeur du dernier roman traduit d'Arnaldur Indridason mais presque puisqu'en remontant le temps jusqu'en 1972, c'est son futur mentor, Marion Briem, qui mène l'enquête dans un polar très réussi. "Nous vivons sur une île loin au nord et nous sommes tout à coup le centre du monde" : un meurtre est commis alors que la planète se passionne pour l'affrontement, à Reykjavik, entre Spassky et Fischer pour le titre de champion du monde des échecs. La capitale islandaise devient alors un nid d'espions alors que la guerre froide atteint des sommets. Indridason fait son miel de cette toile de fond explosive. Mais ce qui l'intéresse, comme toujours, c'est l'humain et plus particulièrement l'innocence d'individus victimes de forces obscures. Au-delà du crime, qui sert de matériau pour l'aspect thriller du livre, l'auteur explore par le biais de flashbacks poignants un autre épisode historique particulièrement douloureux de l'histoire de l'Islande : la grande épidémie de tuberculose qui fit de nombreux morts. Indridason parvient même à insérer dans ce roman déjà riche de thèmes une histoire d'amour singulière et d'une tristesse infinie. C'est un écrivain en pleine forme que l'on retrouve dans Le duel, ne serait-ce que par la façon dont il maintient le suspense sur le sexe de Marion (homme ou femme ?). C'est tellement magistral qu'on en oublie vraiment de regretter l'absence d'Erlendur (la plus belle surprise est pour les toutes dernières lignes). Réussite et mat !

 

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22/03/2014
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