Retour de flamme (Connemara)
Difficile de ne pas voir une convergence thématique évidente entre Partir un jour et Connemara. Le second prend appui sur le roman de Nicolas Mathieu mais il est peu probable que ses lecteurs se satisferont de son adaptation, dans un film qui aborde le sujet social, encore heureux, mais en l'immergeant dans une romance qui tend à prendre toute la place. Alex Lutz, dans ce bilan de la quarantaine, de la jeunesse enfuie, de la dépression, de la vie de province et des retours de flamme, use et abuse de dialogues en décalage avec les images, des flous artistiques et, pour être succinct, d'un maniérisme qui ôte une grand part de sa fraîcheur à une intrigue qui apparaît, au demeurant, assez pauvre. Le couple formé par Mélanie Thierry et Bastien Bouillon (encore lui !), fonctionne plus que correctement, dans ses hésitations et son alchimie, mais les autres personnages sont quant à eux négligés et réduits à quelques gros traits de plume (Gamblin et Célarié). A la décharge du réalisateur, l'univers du romancier semble difficile à réinventer à l'écran, non pas à cause de ses thèmes mais de son style, même si les frères Boukherma, dans Leurs enfants après eux, ont été plus proches d'en capter l'essence, quitte à le trahir un peu, mais en ne cherchant pas une écriture plus emberlificotée, écueil dans lequel Lutz est hélas tombé.
Le réalisateur :
Alex Lutz est né le 24 août 1978 à Strasbourg. Il a réalisé Le talent de mes amis, Guy et Une nuit.
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