Loués soient mes proches (Peacock)
Pour taper paon (ce n'est pas une faute d'orthographe) dans le mille, Bernhard Wenger a de qui ternir, inspiré par ses compatriotes cinéastes autrichiens (Hausner, Seidl, voire Haneke) même si l'on songe surtout à Ruben Östlund, pour une scène bien précise. Loués soient mes proches, au cas où l'on n'en posséderait pas, la satire des relations humaines de Peacock, dans notre monde moderne, a du mordant dans une vision acerbe de l'hypocrisie de tout un chacun et de la prépondérance de l'image que l'on renvoie, quitte à ce qu'elle soit insincère. Si le film n'évoque presque pas les réseaux sociaux et peu l'intelligence artificielle, c'est bien de l'absurdité contemporaine dont il est question, au détour de scènes insolites, cadrées avec une précision d'orfèvre et agencées dans un crescendo dépressif, très drôle parce que c'est la voie choisie par le scénario mais qui pourrait aussi bien se révéler d'une tristesse abyssale. L'acteur principal, Albrecht Schuch, omniprésent, est sidérant de par sa capacité à faire passer le vide intérieur et l'absence de personnalité de son personnage, tout en le rendant, dans le même temps, absolument touchant. Peut-être aussi parce qu'il nous ressemble, jusqu'à un certain point, dans une société où la représentation et le mensonge sont difficilement évitables.
Le réalisateur :
Bernhard Wenger est né le 24 juin 1992 à Salzbourg. Il a réalisé 9 courts-métrages.
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