Du coq à l'autruche (La cinquième saison)
Hume, c'est du belge ! Le pays est plat, soit, mais pas son cinéma. Rien que cette année, Offline, Alabama Monroe et La cinquième saison auront prouvé sa diversité et son originalité. La cinquième saison, ou quand la nature se rebelle, devient stérile, et plonge un petit village dans l'angoisse au point d'en revenir aux superstitions d'un autre âge en sacrifiant l'étranger, qui ne peut être que coupable, comme au bon vieux temps des sorcières (les masques peuvent aussi faire penser au KKK). Ironie du sort, l'étranger en question est néerlandophone, comme une image renversée de ce qui se passe aujourd'hui en Belgique, dans le domaine de l'intolérance, s'entend. Le film est nourri au surréalisme local et à un humour absurde, seulement dans la première partie, dommage, on se croirait presque chez van Warmerdam. Ensuite, quand tout se dérègle, le ton n'est plus à la galéjade. Trop de symbolisme, une mise en scène chichiteuse ? Arguments recevables sauf qu'il y a un sujet derrière tout cela, une fable écologiste dont les accents mystérieux ne cèlent pas la puissance d'évocation. La mise en scène, justement, outre la composition rigoureuse des images, se caractérise par des plans fixes et des travellings longs et soyeux,absolument délectables. La cinquième saison saute littéralement du coq à l'autruche et c'est aussi effrayant qu'hypnotique.
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