Récolte de vieux films (Octobre/4)
Un pilote revient (Un pilota ritorna, Roberto Rossellini, 1942)
Le sujet du deuxième film de Rossellini est dû à un certain Vittorio Mussolini, fils de et, parmi les scénaristes, figure Michelangelo Antonioni. L'odyssée d'un pilote italien capturé par les britanniques au moment où la Grèce se bat contre les envahisseurs fascistes n'est pas le prétexte, stricto sensu, à une oeuvre de propagande. Sans être néo-réaliste, la mise en scène de Rossellini annonce déjà le style de Rome ville ouverte ou Paisa. C'est un film d'aventures, pas dénué de qualités, qui ne vole cependant pas très haut, contrairement à ce que son titre laisse penser.
Dommage que tu sois une canaille (Peccato che sia una canaglia, Alessandro Blasetti, 1955)
Le prototype de la comédie italienne où les voleurs sont sympathiques et maladroits. Le père, la fille, la grand-mère : une famille de canailles. Sophia Loren et Vittorio de Sica mènent la danse au détriment d'un Marcello Mastroianni qui en devient chèvre. Gentil film auquel il manque une mise en scène digne de ce nom. Blasetti, en fin de carrière, fait ce qu'il peut et se repose entièrement sur ses acteurs.
Gli sbandati (Francesco Maselli, 1955)
Nord de l'Italie, automne 43. Une famille riche accueille des réfugiés et des soldats poursuivis par les allemands. Un film sensible du méconnu Francesco Maselli, au ton proche d'un Zurlini (Un été violent) ou d'un Bolognini. Le réalisateur excelle dans une description stendhalienne de sentiments amoureux que la peur de la mort exacerbe. Au côté de la sublime Lucia Bose, un très jeune Jean-Pierre Mocky, rappelle, toutes proportions gardées, un certain Delon.
La fille dans la vitrine (La ragazza in vetrina, Luciano Emmer, 1961)
Deux émigrés italiens, mineurs en Hollande, décident de passer le dimanche avec deux prostituées amstellodamoises. La fille dans la vitrine est le film le plus célèbre de Luciano Emmer, et aussi son dernier, avant de reprendre du service, ... 40 ans plus tard (il est mort en 2009). Une oeuvre douce/amère comme savaient les faire les italiens dans les années 60, sans dramatisation, autour de deux hommes frustes, mais au gros coeur, et deux femmes romantiques, malgré leur métier. La distribution est française : Magali Noël, Marina Vlady (ravissante), Lino Ventura, Bernard Fresson. Joli film.
Titanic (Herbert Selpin/Werner Klingler, 1943)
En 1943, Goebbels décide de mettre en chantier un film autour du naufrage du Titanic, dans lequel la cupidité et la stupidité britanniques seraient stigmatisées. Avec pas mal d'entorses à la vérité historique, comme celle d'imaginer un personnage d'officier allemand intègre, cela va de soi. En gros, dans cette version, ce sont les propriétaires du paquebot qui sont à blâmer, pour avoir voulu faire battre des records de vitesse au Titanic et faire remonter les actions de leur compagnie. Le film n'est pas mauvais en lui-même, plutôt bien réalisé, et Cameron s'est visiblement inspiré de quelques scènes et angles de vue. C'est de la pure propagande qui aurait dû faire un carton au Box Office, sauf que Titanic ne sortit pas en Allemagne (mais à Paris, oui), Goebbels jugeant qu'un film catastrophe comprenant des moments de panique allait démoraliser ses concitoyens alors même que le pays était régulièrement bombardé. Herbert Selpin commença le tournage mais, trop critique vis à vis des nazis, il fut emprisonné puis retrouvé "suicidé" dans sa cellule. Werner Klingler termina le film.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres