Cinéphile m'était conté ...

Sachant qu'une grande partie de l'oeuvre d'Alejandro Amenabar semble obsédée par la lutte contre les forces de l'obscurantisme et l'aspiration à la vérité et à la lumière, au-delà de toutes croyances, Regression ne remplit décemment pas les cahiers des charges d'un film censé observer le combat entre le surnaturel et le rationnel dans le cadre d'un thriller teinté de fantastique satanique. Si l'on s'en tient à ce que montre le film dans une première grosse moitié, la démonstration est on ne peut plus laborieuse, quasiment grotesque, avec un suspense volontairement éventé assez vite et des scènes d'épouvante qui n'en sont pas. C'est à se demander si Amenabar ne force pas sa nature pour revenir à un genre qui l'a fait connaître avec Tesis et Les autres. L'absence de direction d'acteurs ne contredit pas cette thèse. Regression est de loin le moins bon film du cinéaste hispano-chilien et celui-ci en est sans doute conscient. Avec Mar adentro et surtout Agora, Amenabar a montré autre chose de plus profond et si les thématiques évoquées plus haut l'inspirent autant, on le verrait bien à la tête d'une grosse production autour de l'inquisition espagnole, par exemple. Ce ne serait pas une régression (l'accent oublié du titre pour faire "anglais" est d'une stupidité !) mais une progression.

Classement 2015 : 122/204

Le réalisateur :

Alejandro Amenabar est né le 31 mars 1972 à Santiago du Chili.  Son premier film, Tesis (1996) l'impose immédiatement. Ouvre les yeux et Les autres confirment son talent. Double changement de cap ensuite avec Mar adentro et Agora suivi d'un silence de 6 ans avant Regression.