Prédation sexuelle et dommages collatéraux (Trust)
Dans un premier temps, Trust aborde la prédation sexuelle via internet et la pédophilie de façon frontale et réaliste. Une fois le crime commis, il est logique d'attendre l'enquête policière prendre le dessus et le mélodrame s'installer dans la famille de la jeune fille de 14 ans abusée. L'intelligence du film de David Schwimmer est de négliger peu à peu la chasse au pervers en se concentrant sur les dommages collatéraux du viol et l'évolution psychologique des deux personnages principaux : l'adolescente (Liana Liberato, géniale) et son père (Clive Owen, excellent), dont les réactions sont radicalement opposées. Le traumatisme est du côté de ce dernier qui voit voler en éclat l'espèce de confort et de sécurité dans lesquels il croyait avoir installé toute sa petite famille. Bien que calibré façon produit de consommation courante, avec une mise en scène sans éclat,Trust surpasse son point de départ en s'incrustant, avec une certaine finesse, dans le giron familial et en le fragmentant de mille éclats contradictoires, une fois le drame consommé. Pour son cheminement relativement original, quoi que parfois trop balisé, et ses vertus pédagogiques, Trust se révèle un film digne, captivant et même dérangeant.
A découvrir aussi
- Séquestration et libération (A moi seule)
- La mort en face (Pour lui)
- Le parfum délicieux et malsain du voyeurisme (Dans la maison)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres