Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le parfum délicieux et malsain du voyeurisme (Dans la maison)

 

Et c'est reparti pour un petit tour de manège avec Ozon, cinéaste qui s'amuse plus qu'il n'y parait et qu'on a grand tort de prendre trop au sérieux. Il joue, avec le cinéma, avec lui-même, avec le spectateur. Un peu magicien, un peu escroc, porté sur l'esbroufe et la manipulation. Dans la maison a certes un côté un peu vain, qui fait souvent rester à l'extérieur de ladite bâtisse mais on peut aussi se divertir du mélange des genres, aussi incongru soit-il. On passe ainsi de la sitcom au drame bourgeois dans un exercice littéraire où fiction et réalité dansent un tango sensuel et éminemment pervers, sinon ce ne serait pas drôle. Ozon se gausse des structures narratives en les empilant puis les démontant au gré de son humeur. Le risque est qu'il dévoile ainsi l'architecture de son film et les rouages de sa mécanique mais force est de constater que peu lui chaut, en définitive. Cela participe du grand mensonge qu'est la création cinématographique, personne n'est dupe, même si l'on en voit les coutures. Gratuité du geste ? Il y a de ça en effet dans le dernier Ozon autant qu'une bonne dose d'excitation pour l'esprit, pour qui veut jouer avec le cinéaste et ses personnages. Sobrissime, Luchini se coule parfaitement dans cette histoire aux vagues relents hitchcockiens. Les actrices féminines, comme toujours chez le réalisateur, ont une belle partition à interpréter. On n'ira pas jusqu'à la jubilation mais cet Ozon là a le parfum légèrement véneneux et écoeurant du voyeurisme. Délicieusement malsain, n'est-il pas ?

 

 

 



15/10/2012
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