Portrait d'un groupe rebelle (Foxfire)
Si Foxfire a quelque chose à voir avec Entre les murs, c'est pour son sens du collectif que Laurent Cantet filme comme personne avec une précision et une maîtrise qui fait ressortir toutes les individualités d'un groupe. La reconstitution de l'Amérique sexiste et raciste des années 50 est juste parfaite. En adoptant un tempo modéré sur une longueur sans doute excessive (143 minutes), Cantet prend des risques. D'autant que le film n'est pas un réel thriller mais un portrait d'une poignée d'adolescentes rebelles réunies dans une communauté en marge de la société et, partant, de la légalité. Foxfire est sous tension permanente, porté par une belle énergie et une intensité qui ne se relâche qu'en de rares moments. Ce n'est pas Bonnie and Clyde pour autant, la mise en scène ne s'autorise aucune folie et se révèle d'une sobriété qui contredit parfois le propos incendiaire. Une fois de plus, Cantet démontre ses qualités de direction d'acteurs (d'actrices). L'interprétation est prodigieuse, notamment celle de Raven Adamson, au charisme magnétique. Le montage est lui aussi exemplaire, elliptique par endroits, ce qui nuit de temps au temps au récit mais reste dans le fil du projet du réalisateur. Cette adaptation de J.C Oates, sans approcher la perfection, est une réussite indéniable. Pour et grâce à ses partis pris de s'attacher au coeur social du sujet en laissant de côté ses éventuels aspects spectaculaires, voire dramatiques qui ne se montrent que dans son dénouement.
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