L'art du crime (Stoker)
Ah, ma bonne dame, mais que va devenir le cinéma coréen si ses meilleurs réalisateurs traversent l'un après l'autre le Pacifique, alléchés par l'odeur du dollar ? Park (Chan-wook) s'en tire mieux que Kim (Jee-woon) parce qu'il a un script légèrement plus potable mais c'est tout juste. A partir d'une idée de départ qui est un évident clin d'oeil à L'ombre d'un doute de Hitchcock, le scénario de Stoker glisse, imperturbable, vers le gothique et l'horreur, dans un climat de plus en plus morbide et malsain. Moui, si l'intention est de nous montrer que le crime fait partie des beaux arts, le film est un ambassadeur convaincant. Avec son fidèle directeur de la photo, le cinéaste use et abuse de figures de style à grands coups de travellings arrière et de gros plans saisissants. Tout ça, pour quoi ? Une assez classique histoire de serial killer pimentée par une très habile perversité dans son déroulé. Si on évite le grand guignol, les acteurs semblent cependant figés et dépassés par la mise en scène, hormis la talentueuse Mia Wasikowska. Malgré ou à cause des arabesques virtuoses de Park, Stoker n'a pas le goût âpre des films tournés par le maître sur ses terres.
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