Plus tendre que mordant (Les Winners)
A raison d'un film tous les 4 ans : The Station Agent (2003), The Visitor (2007), Win Win (2011), Thomas McCarthy nous donne régulièrement des nouvelles de l'Amérique, avec un ton singulier et acerbe, qui l'éloigne quelque peu du courant dominant dans le cinéma américain indépendant, plus gris et bien moins drôle. Certes, son petit dernier, traduit bêtement en Les Winners, semble témoigner d'une envie du réalisateur de rentrer dans le rang, avec un film davantage conventionnel et dont les moteurs principaux sont la bienveillance et l'humanisme. Trop gentils, ces Winners ? Voire. Derrière un discours un tantinet moralisateur (sur la fin, surtout), la critique d'une certaine Amérique arqueboutée sur ses valeurs capitalistes est bien réelle. Alors ok, McCarthy a mis un peu d'eau dans son vin, ça ne l'empêche pas de tenir un discours peu consensuel, qui gratte un peu à défaut d'égratigner vraiment. La chose est bien écrite, les personnages parfaitement lisibles, incarnés avec conviction, Paul Giammati, en tête, brillant comme à son habitude, tirant vers la sympathie un rôle qui ne l'est pas forcément (sympathique), d'où d'ailleurs cette impression que le film est plus tendre que mordant. Un Feel good Movie sur de Bad Situations. Ce n'est pas désagréable.
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