Cinéphile m'était conté ...

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Partie d'échecs en période de Guerre Froide (La taupe)

A la troisième taupe, il sera exactement deux heures moins Le Carré. Oui, mais n'est-il pas désuet, aujourd'hui, de replonger dans les opaques histoires d'espionnage de la Guerre Froide, n'est-il pas ? Et que vient faire le réalisateur de Morse dans cet univers tellement British ? La réponse est sur l'écran : La taupe est d'une fidélité maniaque à l'oeuvre de Le Carré et il n'est pas exagéré de dire que le principal intérêt du film vient de la reconstitution de l'époque, dans les tons gris/beige, et de l'appropriation des codes du genre, avec une facilité déconcertante, par l'ultra-doué Tomas Alfredson. Amoureux des détails qui font la différence et créent une ambiance (la guêpe dans la voiture), précis et narquois juste ce qu'il faut dans sa mise en scène. Quant à l'intrigue, simple au demeurant (Y a t-il une taupe soviétique dans le sommet de la hiérarchie des services secrets britanniques ?), elle est complexifiée au possible par une multitude de circonvolutions qui peuvent parfaitement lasser sur plus de deux heures. Elle produit la même impression que celle ressentie à observer une partie d'échecs : fascination profonde pour les uns, ennui abyssal pour les autres. Dans ce monde terne où agissent des personnages brillants (Gary Oldman excelle tout particulièrement), l'on est un peu partagé : l'ensemble est maussade, de temps à autre éclairé par quelques moments de jubilation intellectuelle.

 




11/02/2012
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