Paisible torpeur (Du goudron et des plumes)
Dessinateur de formation, Pascal Rabaté n'est jamais aussi bon que dans les croquis du quotidien dont les héros, si l'on peut dire, sont de "petites" gens, aux rêves modestes, et s'ils ne dépriment pas pour cause de solitude, peuvent tomber dans des travers malhonnêtes, sans qu'il y ait de quoi crier au loup. Nettement moins réussi que Les petits ruisseaux, son premier et meilleur essai, le troisième film du cinéaste, Du goudron et des plumes, paresse un long moment avant d'affirmer une certaine tendresse pour ses malheureux personnages. Le burlesque et le comique de situation, qui sont la marque de fabrique du cinéaste, fonctionnent par à coups et tout le film semble comme en dedans. L'interprétation aussi, comme volontairement bridée : Bouajila, Carré et même Prévost ne livrent qu'une faible partie de leur potentiel. Mi-figue, mi-raisin, Du goudron et des plumes se complait dans une mollesse qui contamine progressivement le spectateur. Une paisible torpeur, mais torpeur quand même.
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