Cinéphile m'était conté ...

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Névrose maternelle (Mister Babadook)

Actrice australienne, notamment à la télévision, Jennifer Kent n'avait jusqu'alors réalisé qu'un court-métrage en 2005. Son premier long, Mister Babadook, abusivement étiqueté film d'horreur et d'épouvante, est avant tout un drame psychologique qui explore très profondément les relations amour/haine entre une mère et son fils de 7 ans, incapables de faire leur deuil de la mort du père. Si Polanski s'impose comme une référence, elle n'est pas la seule, du cinéma de Murnau à celui des débuts de Peter Weir. Mister Babadook décevra les amateurs du genre, il est rarement spectaculaire, confiné dans un quasi huis-clos où les deux personnages sont confrontés à leur névrose et se retrouvent proches de la folie. Un film malade et morbide, qui manque sans doute de moyens financiers, mais qui explore avec une rare acuité l'inconscient avec la cruauté des contes pour enfants. Mister Babadook flirte avec le grotesque et recèle en son sein une bonne dose d'humour poisseux. Au-delà des codes respectés à la lettre, le film propose une lecture assez radicale des peurs intimes et de l'angoisse de la survie dans un monde policé où toute différence est sanctionnée par la suspicion d'anormalité.

 

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02/08/2014
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