La possibilité d'une île (La terre éphémère)
Et soudain, la possibilité d'une île. La terre éphémère est celle créée provisoirement par le fleuve Inguri, au gré de ses caprices. C'est là que vont s'installer un vieil homme et sa petite-fille, construire une cabane, semer et récolter du maïs, si le fleuve leur en laisse le temps. Hymne à la nature, versatile et sublime, le deuxième film du géorgien George Ovashvili, après L'autre rive (déjà très bien) est une merveille envoutante qui se passe presque totalement de dialogues pour exprimer la beauté du monde (la comparaison avec Malick s'impose) mais aussi ses dangers. L'Inguri marque en effet la frontière entre la Géorgie et la République autonome d'Abkhazie qui a déclaré son indépendance uniquement reconnue par 6 pays, dont la Russie. Le passage de canots à moteur de soldats des deux camps vient rappeler dans le film que la violence des hommes n'est jamais loin. Admirablement photographié, La terre éphémère est une oeuvre contemplative certes mais vibrante où l'on sent physiquement pousser le maïs, au fil des jours. Un film magnifique qui a été retenu dans la sélection finale pour l'Oscar du meilleur film étranger.
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